Alors que les travaux à terre se poursuivent et que 2022 verra les premières opérations d’installation en mer, ce début d’année est l’occasion de faire un point sur l’avancement de la construction du parc éolien en mer du Calvados.
Rencontre avec Hervé Monin, chef de projet.
Pour commencer, quel est votre parcours ?
Je suis chef de projet du parc éolien en mer du Calvados depuis septembre dernier, mais cela fait déjà 8 ans que je fais partie des équipes d’EDF Renouvelables. J’étais auparavant en charge des questions de sécurité maritime pour les projets éoliens en mer français. Etant né et ayant grandi en Normandie, c’est une magnifique opportunité pour moi de retrouver mon territoire natal et de coordonner l’équipe en charge du développement de ce beau projet !
En ce mois de janvier, où en sommes-nous des différentes étapes de construction du parc ?
Lancé depuis février 2021, le projet avance bien et tous les contrats industriels sont maintenant signés. Cette année 2022 sera consacrée à la phase des travaux de préparation et de construction des équipements à terre, et les premières opérations en mer débuteront au printemps.
Pour ce qui est de la fabrication des équipements :
– les 64 fondations monopieux sont déjà en fabrication,
– la sous-station électrique est en cours de mise en peinture, à Saint-Nazaire, au sein des Chantiers de l’Atlantique,
– les travaux de l’usine de fabrication des éoliennes Siemens Gamesa, au Havre, s’achèvent
– et, le sable et le gravier qui permettront, par la suite, l’installation des fondations des éoliennes sont en cours de livraison par Saipem sur le port de Cherbourg-en-Cotentin.
Opération d’envergure visible à terre, la construction de la base de maintenance à Ouistreham bat son plein. Elle sera achevée dès cette fin d’année et accueillera les équipes de construction dans un premier temps. Les équipes de maintenance n’arriveront que plus tard, en 2024, pour la mise en service du parc éolien en mer et le début de son exploitation.
Enfin, côté raccordement électrique du parc, RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité) finalise ses travaux à terre et commencera les travaux d’installation en mer au printemps 2022.
Et pour ce qui est des opérations en mer, que pourra-t-on observer dans les mois à venir ?
A partir d’avril auront lieu les opérations destinées à préparer l’installation de la sous-station électrique. Un navire auto-élévateur sera présent quelques semaines dans la zone du parc pour installer les 4 pieds sous-marins qui recevront ultérieurement la fondation du poste électrique.
Puis, à partir du printemps et jusqu’à l’été, sous la maitrise d’ouvrage de RTE, un câblier viendra dérouler la partie sous-marine des deux câbles qui permettront d’envoyer l’électricité produite par les 64 éoliennes jusqu’au poste électrique de Ranville.
Côté emploi, quelles sont les activités générées en Normandie ?
Le parc éolien en mer du Calvados, c’est plus de 1000 emplois mobilisés en Normandie, et un important travail a été mené pour que le territoire profite directement des retombées du projet.
A titre d’exemple, la fabrication des pales, nacelles et génératrices des éoliennes, au Havre, mobilisera 750 personnes.
Le chantier de construction de la base de maintenance fait intervenir une dizaine d’entreprise du Calvados. Et pendant toute la durée de l’exploitation du parc, une centaine d’emplois sera créée sur le territoire pour assurer les opérations de production, de supervision et de maintenance.
Vous parlez d’un projet de territoire. Quelles actions mettez-vous en œuvre ?
Le dialogue avec les parties prenantes est permanent. L’équipe du projet est présente sur le terrain et sillonne les marchés des communes du littoral, et autres évènements, pour aller à la rencontre des habitants, des professionnels, des touristes. En 2022, nous participerons à plusieurs évènements publics : l’agenda de ces évènements sera bientôt communiqué sur notre site internet et notre compte twitter !
Nous poursuivons également les actions vis-à-vis des usagers de la mer. Nous échangeons régulièrement avec les pêcheurs professionnels, et embarquons de temps en temps. Nous maintenons aussi le lien avec les scolaires, comme ça a été le cas dernièrement lors d’une rencontre avec le lycée maritime de Cherbourg.
Le dialogue avec le territoire est dans l’ADN du projet, et avec l’avancée de la construction du parc, nous allons encore intensifier les échanges !
Un dernier point pour finir. Pouvez-vous nous parler de l’engagement du parc en faveur du devoir de mémoire ?
Nous sommes effectivement pleinement engagés sur la question du devoir de mémoire, c’est un point qui a d’ailleurs fait l’objet de nombreux échanges lors du débat public en 2013.
Dès la phase de développement du parc, un groupe « Histoire et Devoir de mémoire », auquel participe notamment l’Office nationale des anciens combattants et victimes de guerre ainsi que l’Université de Caen, a été constitué avec l’objectif de faire vivre la mémoire du Débarquement et de la Bataille de Normandie en lien avec le projet industriel.
Les 64 éoliennes du parc seront ainsi prochainement dénommées en lien avec les navires ayant participé à l’opération Neptune (nom de code du débarquement allié en Normandie). Et, le parc éolien en mer du Calvados s’est engagé aux côtés du site mémoriel d’Arromanches-les-Bains en devenant le principal mécène privé pour la réalisation des travaux de restructuration des espaces.
D’autres actions seront entreprises, et nous poursuivrons notre engagement pendant toute la vie du parc !
Toute l’équipe est pleinement engagée pour faire du parc éolien en mer du Calvados un projet exemplaire en Normandie, et nous aurons l’occasion d’en reparler !